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Histoire du Réchaud-Bus

Le Réchaud-bus a 20 ans   

Le Réchaud-bus des employés et des retraités de la STM a célébré ses 20 ans en 2015. À l’occasion de cet anniversaire important, voici un bref historique de ce bus unique.

Le premier Réchaud-bus

En septembre 1988, le comédien Michel Forget présente à la STCUM son projet de bus transformé en refuge pour les sans-abri lors des journées froides d’hiver. Il a eu cette idée en regardant un reportage télévisé sur Lydie Auger, qui avait commencé en 1986 à offrir des repas gratuits aux sans-abri qu’elle rencontrait sur sa route. C’est ainsi qu’il a mis sur pied la Fondation des grands froids, afin d’aider Mme Auger et les autres bénévoles œuvrant dans ce domaine.

La Société accepte aussitôt de lui remettre un bus mis au rancart, le 13-942, et 127 employés se mobilisent pour donner près de 200 heures de leur temps, les soirs et les samedis, afin de réparer le véhicule et le transformer en cantine mobile. C’est ainsi que d’anciennes barres d’appui deviennent des pattes de tables, celles-ci étant recouvertes de retailles de plexiglas. Ce sont ces premiers bénévoles qui suggèrent le nom de «Réchaud-bus», en lieu et place de l’appellation «Autobus des grands froids».

Ce premier Réchaud-bus est officiellement remis à la Fondation des grands froids le 22 mars 1989, lors d’une cérémonie tenue à l’Usine Crémazie. Le coordonnateur des activités de rénovation, Claude Lambert, remet symboliquement le volant du véhicule à Michel Forget. Le Réchaud-bus est aussitôt envoyé sur la route et accueille de 100 à 150 personnes par jour de grand froid. C’est la compagnie Autobus Gallant qui assure l’entretien et l’entreposage du véhicule.

D’abord stationné à l’angle des rues Sainte-Catherine et Saint-Hubert, dans le grand stationnement municipal qui deviendra quelques années plus tard le parc Émilie-Gamelin, le Réchaud-bus s’installe ensuite à l’angle de la rue Sanguinet et du boulevard René-Lévesque. Victime de son grand succès, il attire des personnes nuisibles qui mettent en danger la sécurité des bénévoles. Les problèmes s’accumulent et après seulement quelques hivers, les responsables mettent fin au projet.

La naissance du Réchaud-bus actuel

Au moment de prendre sa retraite de la STCUM, en 1994, Pierre Sigouin se souvient du premier Réchaud-bus, qu’il a vu mis au rancart. Il se dit alors : pourquoi ne pas relancer le projet? Il s’entoure d’une vingtaine de bénévoles qui établissent la mission du nouveau Réchaud-bus. Plutôt que de rester à un seul endroit et de servir tout le monde, le véhicule se déplacera d’un lieu à l’autre et viendra en aide à une clientèle bien précise : les jeunes de 8 à 15 ans provenant de milieux défavorisés.

Dans un communiqué, les bénévoles du Réchaud-bus précisent leur engagement : « La faim, l’isolement et les jeunes laissés à eux-mêmes font maintenant partie intégrale de la société. La violence dans les familles, l’éclatement de cette dernière et la pauvreté amènent les jeunes à trouver refuge là où ils sont les bienvenus (ou tolérés). Souvent des problèmes plus graves découlent de cette situation : vols divers, violence, drogue, prostitution. Ce projet est loin de vouloir régler tous ces maux; nous voulons simplement former un projet unifiant l’ensemble des travailleurs et retraités de la STCUM voulant s’impliquer bénévolement afin d’apporter un soutien aux jeunes. »

Un autre bus destiné à la ferraille, le 20-029, est remis au nouvel organisme. Sur la recommandation de Michel Forget, les œuvres du cardinal Paul-Émile Léger remettent un chèque de 15 000 dollars pour la remise à neuf du véhicule, incluant l’achat d’appareils de cuisson et d’un réfrigérateur; la STCUM fournit pour sa part la main-d’œuvre ainsi que ses installations. Un concours est également lancé auprès des jeunes de 8 à 15 ans pour doter le Réchaud-bus d’un logo distinctif.

1644 heures de bénévolat d’employés de la STM permettront de transformer l’autobus avec tout le nécessaire pour nourrir et servir les jeunes : cuisinière avec four, plaque chauffante, réfrigérateur, réchauds, comptoirs, tables et sièges. Tout est pensé pour servir un repas chaud de qualité à 24 jeunes assis confortablement dans l’autobus.

Le lancement officiel du Réchaud-bus a lieu le 27 janvier 1995 au Plateau Youville. L’événement est couvert par de nombreux médias, qui ne manquent pas de souligner la grande générosité de la soixantaine de bénévoles maintenant associés à la cause. La première sortie du véhicule a lieu à la Maison des jeunes Quinka-Buzz, non loin du Centre de transport Frontenac. Une tournée des lieux de travail de la STCUM est aussitôt organisée afin de récolter des dons et recruter d’autres bénévoles. Le  financement nécessaire provient exclusivement des dons des employés et retraités de la STM.

Les premières années

Au cours de sa première année, le Réchaud-bus reçoit et nourrit quelque 5 500 jeunes durant ses 75 sorties officielles. La première tournée des lieux de travail de la STCUM permet de récolter 3 000 $ et le montant de 29 400 $ est obtenu à la suite du départ des aumôniers de l’entreprise. De nouveaux bénévoles se joignent au groupe; ils sont maintenant plus d’une centaine. Le Réchaud-bus lance un appel aux employés pour travailler bénévolement dans leur tâche habituelle, afin de rembourser les 1 644 heures de travail avancées par la Société lors de la rénovation et la mise en service du véhicule.

La première campagne intégrée de collecte de fonds de la STCUM, en 1996, réunit trois organismes : Centraide, la Croix-Rouge et le Réchaud-bus. Ceux-ci reçoivent respectivement 96 800 $, 54 700 $ et 90 500 $. Pour le Réchaud-bus, créé à peine deux années plus tôt, c’est une somme colossale! De seulement cinq en 1995, le nombre d’écoles et de maisons de jeunes fréquentées par l’organisme passe à une vingtaine en 1996; pas moins de 12 000 jeunes sont servis lors des 146 sorties officielles du véhicule.

La générosité des employés et des retraités se fait à nouveau sentir en 1997, alors que le Réchaud-bus surpasse Centraide pour les sommes recueillies durant la campagne annuelle. Grâce à ces dons généreux, l’organisme peut désormais payer la nourriture qu’elle offre, tout en variant davantage le menu proposé aux jeunes. Elle peut aussi remplacer les équipements de cuisson et de ventilation de son véhicule, dont l’extérieur autrefois tout blanc est joyeusement décoré par un groupe de jeunes.

Lors de la Crise du verglas, en janvier 1998, le Réchaud-bus sert jusqu’à 700 repas par jour aux jeunes qui fréquentent le YMCA de l’avenue du Parc et le Patro Le Prévost. D’autres collectes d’heures de travail supplémentaires sont organisées en 1998 et en 1999 pour soutenir l’organisme, tandis que les tournées en milieu de travail se poursuivent, y compris pour les employés de nuit. Au tournant des années 2000, un ancien minibus de la STM surnommé « le P’tit Réchaud-bus » est affecté à la distribution de la nourriture dans les écoles.

Gérer la croissance

À son 10e anniversaire en 2005, le Réchaud-bus peut maintenant compter sur des dons dépassant les 225 000 $ par an. Toutefois, le nombre d’employés et de retraités reste le même, soit une centaine environ. L’organisme offre cette année-là plus de 250 000 collations dans 41 écoles primaires, 50 000 collations pour l’aide aux devoirs après les classes, 3 000 dîners dans les écoles primaires et 10 000 soupers lors de 125 sorties dans des centres et maisons de jeunes, sans compter les projets spéciaux.

En meilleure posture financière, le Réchaud-bus peut se permettre de retourner l’ascenseur aux organismes qui l’ont soutenu à ses débuts. C’est dans ces circonstances que le Réchaud-bus remet aux œuvres du cardinal Léger les 15 000 $ qu’elle avait si généreusement offerts au début de l’aventure. D’autres projets pourront ainsi être démarrés par cet organisme qui porte le nom de celui qui était présent lors de l’inauguration du métro de Montréal en 1966.

En 2006, Pierre Sigouin fut lauréat du prix d’excellence de  l’Association canadienne du transport urbain (ACTU) pour son action bénévole.

Il a cédé, en 2009, la présidence du Réchaud-bus durant un an à Jean-Claude Lavoie, un bénévole de la première heure qui avait participé au premier projet initié par Michel Forget.

 En 2011, après 136 000 repas servis, le bus 20-029 doit tirer sa révérence; il est remplacé par le 15-011, lui aussi entièrement transformé pour les fins de la cause. L’année suivante, des panneaux solaires sont installés sur le toit du véhicule afin de limiter le recours à la génératrice.

Le Réchaud-bus continue de jouer son rôle auprès des jeunes de 8 à 15 ans provenant de milieux défavorisés, mais élargit sa mission afin d’aider un plus grand nombre de personnes. C’est ainsi qu’en 2013, l’organisme débute une série de tournées dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, aux abords du parc Raymond-Préfontaine, pour offrir repas chauds et réconfort aux gens moins nantis.

Aujourd’hui, plus de 8000 repas sont servis annuellement. Grâce à l’implication d’employés et retraités de la STM, l’autobus se fait remarquer dans les rues de Montréal par ses couleurs et son identification bien personnelle. Avec une équipe d’une centaine de bénévoles, chaque mois plusieurs écoles et centres jeunesse attendent la venue de l’autobus pour leur service de bon repas santé. De la soupe au plat principal, tous y trouvent leur compte et ressortent de l’autobus avec un sourire aux lèvres et, en extra, une collation santé pour bien terminer la journée. Servant ainsi de 26 à 78 jeunes à chaque sortie, les bénévoles ont le sentiment du devoir accompli et savent qu’ils ont concrètement aidé ceux dans le besoin.

Merci de donner au Réchaud-bus!

Depuis la création de la collecte unifiée en 1996, les employés et les retraités de la STM ont remis 4,7 millions de dollars au Réchaud-bus. En fait, 86 % des personnes qui ont effectué un don en 2014 ont appuyé cet organisme, qui a recueilli pas moins de 41 % du total des dons. Pas de doute, une belle histoire d’amour unit les employés et retraités de la STM au Réchaud-bus! Mais ce dernier aura toujours besoin de bénévoles prêts à donner de leur temps à sa cause. Alors, si le cœur vous en dit, participez, vous aussi, à cette grande aventure!


Capsule 1. Le premier Réchaud-bus

En septembre 1988, le comédien Michel Forget présente à la STCUM son projet de bus transformé en refuge pour les sans-abri lors des journées froides d’hiver. La Société accepte aussitôt de lui remettre un bus mis au rancart et 127 employés se mobilisent afin de réparer le véhicule et le transformer en cantine mobile. Ce sont ces premiers bénévoles qui suggèrent le nom de «Réchaud-bus».

Photo : Archives de la STM

Le 22 mars 1989, lors d’une cérémonie tenue à l’Usine Crémazie, le coordonnateur des activités de rénovation, Claude Lambert, remet symboliquement le volant du véhicule à Michel Forget. Le Réchaud-bus est aussitôt envoyé sur la route et accueille de 100 à 150 personnes par jour de grand froid. Toutefois, les problèmes s’accumulent et après seulement quelques hivers, les responsables mettent fin au projet.

Photo : Archives de la STM

Capsule 2. La naissance du Réchaud-bus actuel

Au moment de prendre sa retraite de la STCUM, en 1994, Pierre Sigouin (au centre de la photo) se souvient du premier Réchaud-bus. Il se dit alors : pourquoi ne pas relancer le projet? Il s’entoure d’une vingtaine de bénévoles qui établissent la mission du nouveau Réchaud-bus. Le véhicule se déplacera d’un lieu à l’autre et viendra en aide à une clientèle bien précise : les jeunes de 8 à 15 ans provenant de milieux défavorisés.

Photo : Archives de la STM

Un autre bus destiné à la ferraille, le 20-029, est remis au nouvel organisme. Le lancement officiel du Réchaud-bus a lieu le 27 janvier 1995 au Plateau Youville. La première sortie du véhicule a lieu à la Maison des jeunes Quinka-Buzz, non loin du Centre de transport Frontenac. Une tournée des lieux de travail de la STCUM est aussitôt organisée afin de récolter des dons et recruter d’autres bénévoles.

Photo : Archives de la STM

Capsule 3. Les premières années du Réchaud-bus

Au cours de sa première année, le Réchaud-bus reçoit et nourrit quelque 5 500 jeunes durant ses 75 sorties officielles. La première campagne intégrée de collecte de fonds de la STCUM, en 1996, permet au Réchaud-bus de récolter 90 500 $, une somme colossale! De seulement cinq en 1995, le nombre d’écoles et de maisons de jeunes fréquentées par l’organisme passe à une vingtaine en 1996.

Photo : Archives de la STM

En 1997, le Réchaud-bus surpasse Centraide pour les sommes recueillies durant la campagne annuelle. Lors de la Crise du verglas, en janvier 1998, il sert jusqu’à 700 repas par jour aux jeunes qui fréquentent le YMCA de l’avenue du Parc et le Patro Le Prévost. Au tournant des années 2000, un ancien minibus de la STM surnommé « le P’tit Réchaud-bus » est affecté à la distribution de la nourriture dans les écoles.

Photo : Archives de la STM

Capsule 4. Le Réchaud-bus aujourd’hui

En 2011, après 136 000 repas servis, le bus 20-029 doit tirer sa révérence; il est remplacé par le 15-011, lui aussi entièrement transformé pour les fins de la cause. Le Réchaud-bus continue de jouer son rôle auprès des jeunes de 8 à 15 ans provenant de milieux défavorisés et débute en 2013 une série de tournées dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve pour offrir repas chauds et réconfort aux gens moins nantis.

Photo : Archives de la STM

Depuis la création de la collecte unifiée en 1996, les employés et les retraités de la STM ont remis 4,7 millions de dollars au Réchaud-bus. En fait, 86 % des personnes qui ont effectué un don en 2014 ont appuyé cet organisme, qui a recueilli pas moins de 41 % du total des dons. Pas de doute, une belle histoire d’amour unit les employés et retraités de la STM au Réchaud-bus. Merci de donner temps et argent à cette grande cause!

Photo : Archives de la STM